Écrit le
December 2, 2017
Art Thérapie
J'ai découvert l'art thérapie grâce à Bloculus. Ancien collègue, c'est autour d'un bon thé qu'il m'a parlé de cette méthode de coaching et m'a donné envie de la tester.

J'ai découvert l'art thérapie grâce à Bloculus. Ancien collègue, c'est autour d'un bon thé qu'il m'a parlé de cette méthode de coaching et m'a donné envie de la tester.

Attention, tout ce qui va suivre s'est déroulé dans un cadre bienveillant et rempli d'écoute active. J'insiste sur ces deux termes qui sont à mon sens la base du coaching.

Le principe est le suivant :

Se servir de la création artistique (peinture, théâtre, danse, collage, modelage, photographie, marionnettes) pour pénétrer les problématiques du collaborateur et le conduire à une transformation positive. « Le but, reprend Jean-Pierre Klein, est de partir, dans le cadre d’un processus créatif, de ses douleurs, de ses violences, de ses contradictions pour en faire le matériau d’un cheminement personnel. Du pire naît ainsi une construction, une production qui tend vers l’art. »

Lors d'un coaching plus classique, nous avons soulevé une problématique de stress récurrent chez un salarié. Appelons le Jacques. Je lui ai donc proposé de faire un coaching d'Art Thérapie. Il a accepté. Sans crainte, mais avec de la curiosité.

Jacques ayant eu à choisir parmi 3 tableaux, il a décidé de consacrer l'heure de coaching à cette oeuvre de Jérôme Bosch, "La tentation de Saint-Antoine" :

Êtes-vous sûr?

ÉDITER

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Dans un premier temps, la problématique est formulée à haute voix par le collaborateur. Ce qui lui permet d'en prendre pleine conscience et de commencer à mettre ses sens en éveil. Par exemple, lors du coaching la problématique était la suivante : "Comment être moins stressé ?".

Nous sollicitons aussi la vue :"sélectionne deux détails et décris les moi".

Ses yeux s'attardent sur le vieil homme et le poisson, je lui demande de me les décrire.

Cela permet au coaché de les lier inconsciemment à sa question et au coach d'accompagner sa réflexion et de lui-même analyser la problématique de façon plus profonde.

En effet, les adjectifs employés à ce moment sont formels : le vieil homme est décrit comme serein, tranquille, calme, le regard tourné vers l'avenir et le poisson par "on ne sait pas ce qu'il y a en dessous", "la face immergé de cette créature peut cacher d autres choses".

"Comment ces deux détails évoquent-il ta question ?"

Jacques ne sait pas trop puis, après un moment de silence (ils sont importants ces moments !), s'ouvre progressivement.

C'est là que le côté intimiste s'installe progressivement. Il m'explique qu'il avait l'habitude de se promener tous les soirs dans la forêt. Ce rituel était très important pour lui ; Jacques se ressource pendant cette promenade. Il a besoin de ce temps comme une recharge.

Il se confie et m'informe que la vie parisienne l'oppresse mais qu'il est là pour le boulot, pas assez d'opportunités en province.

Bien sûr, il peut aller en forêt le week-end mais ce n'est pas suffisant et cela dépend aussi d'autres contraintes comme le temps, la météo...

"Comment ce que tu me dis là répond-il à ta question ?"

Lors de ce coaching, la difficulté rencontrée a plus été de comprendre à quel point cela était nécessaire de trouver un palliatif pour ne pas pas arriver à une situation de burn-out. La question initiale a donc progressivement dérivé vers : "A quel point est-il nécessaire de prendre du temps pour moi, d'aller au contact de la nature ?"

Après plusieurs minutes d'échange, une fois le juste milieu trouvé, il était évident que la nature et le calme étaient nécessaires. Son profil Process Com étant empathique/rêveur il était assez aisé de lui proposer une solution liée aux sens et à l'imagination.

En coaching on ne doit pas donner de solution mais aider l'autre à les trouver. Je me suis toutefois autorisée à lui suggérer de se mettre en immersion totale : vidéo de cheminée, bruit de forêt, pluie... et bougie ou encens de senteur "nature". Ces sens - en totale immersion - peuvent palier à ce besoin de se ressourcer au calme en attendant d'être vraiment dans un état naturel.

Jacques m'a contacté il y a deux jours et il a testé ! L'expérience était agréable et peut convenir comme palliatif sans toutefois mettre à la trappe son besoin initial : aller en forêt et se ressourcer véritablement au contact de la nature.

En conclusion, je referai ce format de coaching qui a été apprécié des deux côtés. Je pense qu'il faut être souple et ne pas se priver de sortir un peu du cadre des questions tant qu'elles restent ouvertes et bienveillantes.

Et toi internaute, vas-tu essayer l'art-thérapie ?

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