Hello internaute,
Voici le dernier volet du triptyque sur l'approche narrative. Tu pourras trouver les articles précédents traitant de mon coup de coeur pour l'approche narrative et de l'histoire de cette approche dans les grandes lignes.
Les histoires font partie intégrante de notre vie, elles nous conduisent à voir les choses différemment. Par les histoires que nous racontons, tout comme les conteurs, nous faisons passer des messages et redonnons du sens à notre quotidien.
Nous aidons à décentrer la personne de son problème afin de la rendre libre de faire différemment.
Mettre le problème à la porte, c'est l'externaliser.
Dans ce qui est appelé une conversation "externalisante", le coach interroge le coaché sur son problème afin d’identifier ses effets dans la vie du coaché.
Il essaie de déterminer comment agir pour changer la relation entretenue par le coaché. Dans ce type de conversation le but est de mettre le problème à la porte, de le mettre en échec et plus d’être mis en échec par lui.
M. White combat l’idée que le problème d’une personne est “le reflet de son identité” , qu’il est une “expression de la nature de l’individu”. Dans sa “conversation externalisante”, on passe de l’objectivation de la personne à l’objectivation du problème.
Le problème devient une entité séparée de la personne et il est à intégrer dans un contexte social.Parfois le problème véritable est tout ce que va entraîner comme chamboulement, la résolution du problème. Cette démarche a pour but de “limiter les vérités restrictives sur la personne, son identité et ses certitudes négatives sur la vie.”
La conversation externalisante permet de déconstruire les conclusions négatives et ouvre vers de nouvelles options dans le but d’engager une responsabilisation du sujet. L’extériorisation du problème permet de dissocier la personne de l’histoire qui véhicule le problème, de responsabiliser le coaché sur ses propres solutions, et de percevoir des solutions alternatives encore non sollicitées.
En récapitulatif, la conversation externalisante revient à revient à dire que :
Les coachs narratifs travaillent essentiellement sur les valeurs, le sens, les relations, la culture, le sentiment d’appartenance.
L’émotion est très présente dans leur coaching.
C’est en partie le fait d’accéder aux émotions, de ne pas les renier mais plutôt de les accueillir et d’en faire quelque chose qui m’a paru familier et accessible dans cette approche.
Les objectifs
Le travail du coach narratif consiste, entre autre, à faire émerger une nouvelle option, une nouvelle configuration de soi où le coaché peut vivre différemment sa relation avec la problématique évoquée. Prenons comme exemple "Colère. C’est une véritable "empêcheuse" d’être soi car elle met le coaché en tension par rapport à des normes dominantes, elle peut aussi être l’expression d’une facette toute personnelle du coaché par rapport à un évènement. Il s’agira donc dans ce coaching de mettre en évidence le contexte plus global dans lequel la "Colère" s’exprime comme une soumission aux discours dominants : "Un femme n’est pas en colère, elle ne crie pas !" ou au contraire l’expression d’une particularité faisant partie intégrante de l’identité du coaché : sa persévérance, sa sensibilité, l’expression de ses valeurs. Et si "Colère" ronge la vie du coaché, il importe d’explorer au cours des conversations narratives d’où vient l’interprétation que le coaché donne à son sentiment. De quels discours dominants le contexte dans lequel il évolue est-il porteur ? Dans un coaching narratif, l’on tient compte du contexte dans lequel l’histoire du problème évolue. Il est important de creuser les croyances et idées qui nourrissent l’histoire du problème, véhiculées par des standards sociétaux, familiaux ou autres. Explorer le contexte dans lequel l’identité narrative du coaché est endommagée permet de déconstruire les croyances qui empêchent la créativité et l’exploration d’autres définitions de soi. C’est notamment dans la façon que le coaché a de se raconter que la transformation identitaire peut se faire. Rechercher des exceptions salvatrices.
Vient alors le moment créatif. Inviter le coacher à créer des histoire alternatives.
Ce sont des moments où le problème ne s’est pas manifesté. Comme cela ne rentre pas dans la logique de notre mental, il aura tenu cette exception hors de notre champ des possibles. Notre mental étant dans la plupart des cas pré-dominant, l’aide d’un tiers peut être nécessaire.
Déconstruire un schéma et faire parler les émotions.
Il apparaît quelquefois que se trouve dans le récit du coaché des traces positives relevant d’autres histoires, lesquelles offrent d’autres possibles pour nourrir son récit et son identité.
Ainsi les conversations telles une échelle vont amener le coaché à identifier dans son expérience vécue des compétences et des savoirs un peu oubliés mais qui vont faire renaître une autre facette identitaire qui lui permettra de regarder le problème avec de nouvelles jumelles.
Ces expériences pourraient n’être qu’une parenthèse si le coaching était orienté sur la solution du problème et donc l’objet. Hors c’est bien là tout l’inverse de la posture du coach.
C’est en explorant les émotions et les différents chemins possibles, dans un cadre protégé, que le coaché peut alors s’autoriser à explorer les différentes ressources qu’il a en lui et les utiliser au mieux.
Michaël White précise : "Les conversations pour redevenir auteur sont pour les gens une invitation à continuer à développer et à raconter des histoires au sujet de leur vie, mais aussi à les aider à inclure certains événements et des expériences les plus négligées mais potentiellement significatifs, et qui ne sont pas "en phase" avec leur histoire dominante."
Dans sa quête de sens, le coaché, va à l’aide des questions jouer une histoire différente, plus porteuse d’alternatives et d’initiatives nouvelles.
"En utilisant des questions qui encouragent les gens à faire appel à leur expérience vécue, à élargir leur esprit, à exercer leur imagination et à se servir de leurs compétences à créer du sens."
Le récit du coaché peut rebondir et s’ouvrir à d’autres aventures. Une autre histoire de soi peut alors naître et être renforcée en donnant l’énergie d’une nouvelle quête ou d’une quête déjà connue mais laissée de côté.
Peu à peu, le coaché redevient auteur de sa vie en retrouvant en lui un espace pour agir et apporter les changements utiles à son épanouissement.
Et c'est bien ici que se trouve le rôle du coach : cheminer avec lui, l'accompagner et qu(il re-trouve sa place et sa liberté d'agir.
J'espère que cet article t'a plu internaute. N'hésite pas à me contacter si tu as des questions et/ou que toi aussi tu as envie de cheminer.