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Réflexion autour du Covid-19 et de la fidélisation en entreprise
Fidéliser en plein COVID... Article de réflexion et propositions

18 août 2020

Le contexte : Aurore est notre game designer. Elle s'occupe principalement des events chez benext (interne et externe) afin de les gamifier tout en respectant les 4 valeurs (humilité, recherche d'excellence, no bullshit et fun) et proposer une expérience d'apprentissage hors du commun.

Et depuis le covid-19, son job et les objectifs d'apprentissage autour d'événements gamifiés sont bousculés.

Les enjeux autour de la fidélisation se font d'autant plus sentir et elle ne se sent pas armée aujourd'hui pour y répondre totalement.

Et franchement, qui le serait ?

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Suite à ce message nous avons convenu d'une visio le 21 août.Je ne savais absolument pas comment la conversation allait démarrer et ce qu'Aurore en attendait exactement. J'avais les grandes lignes suite à son message.

Souvent, au démarrage d'un point provoqué, je demande à la personne : "à la fin de cet échange tu serais content.e si quoi ?"

Je me souviens avoir eu envie de le faire et de m'être ravisée tout de suite après. Intuitivement, sans raison particulière, je n'ai pas souhaité mettre d'objectif précis à cette conversation ou la cadrer plus que cela. Elle avait avant tout besoin d'être écoutée et que l'on puisse discuter ensemble de cette situation qui me concernait autant qu'elle ; qui nous concerne tous et toutes.

Le constat est le suivant : pendant le confinement nous avons proposé des moments d'échanges, informels ou non, des moments d'apprentissage, des moments de mentoring... et j'en passe. Le tout en visio ou à l'écrit.

Toutefois, cela répond à une partie des profils, de l'énergie et une forte pro-activité de celles et ceux qui participent ou animent. Le tout , dans un moment où l'énergie n'est pas au plus haut et où les envies sont fluctuantes et instables comme le contexte.

En période de crise, il n'est pas évident de rester motiver, d'être dans l'action alors que les liens physiques, qui stimulent curiosité et apprentissage, sont absents. Là où, par habitude, le cadre que nous proposons permets, même de manière informelle, de grandir, se former sans pro-activité ou énergie plus développée que d'habitude.

Certains benexters se sont penchés sur ces sujets et particulièrement sur comment faire vivre les valeurs ? Sont-elles toujours d'actualité? etc.

Tout autant de questions sans réponse évidente bien sûr.

Alors que faire ? que mettre en place ?

Je pense que l'on se trompe de combat en repartant sur une énième enquête : comment faire vivre les valeurs ? sont-elles toujours présentes pour vous ? ...

Réflexion : les valeurs sont présentes. Elles sont partie intégrante du cadre que donne benext (ou d'autres boîtes d'ailleurs). Plus que cela, nous disons que ce sont les 4 piliers de la société. On ne va pas changer les 4 pieds de la table ronde ;-)

En revanche, ce qu'il faut ré-interroger c'est le cadre que nous donnions. La table n'est plus ronde, c'est un octogone. Alors que faire ? coupé une partie ? poncer ? scier ?

Plutôt que des valeurs, pourquoi ne pas repartir du sens. Du WHY. C'est ce qui nous a toutes et tous fait signer chez benext : be your potential.

La promesse benext c'est d'accompagner les benexters à détecter leur potentiel, en prendre conscience et les faire grandir.

Et pour cela on a mis en place un cadre qui propose les moments suivants :

- des rétrospectives tous les 3 mois chez le client avec les Biz dev

- des escales avec les RH pour parler carrière et accompagnement

- des becoached : travailler ses softskills une fois par mois

- des coaching individuels à la demande

- du mentoring

- des petit dej autour de sujets agiles

- des formations Process Com

- des beCom (event spécifiques pour les fonctions agiles et un autre pour les tech)

- des Becom X (event avec des orateurs.trices externes pour ouvrir les esprits)

-...

La liste est non exhaustive mais je vous ai mis ici les principaux moments en lien avec le WHY : be your potential. Donc, jusqu'à présent, le cadre fourni permettait, même aux plus passifs.ves, de pouvoir se former, grandir, apprendre s'ils.elles le souhaitaient.

Si les promesses n'ont pas changées, le covid-19 lui modifie le cadre et demande (intrinsèquement) d'être plus actif dans notre montée en compétence, dans nos envies de grandir et de notre potentiel.

Ce n'est plus aux détours de rencontres informelles que je vais grandir, je vais devoir chercher les personnes ou le contenu que je veux pour atteindre ce que je souhaite.

Il se passe 2 choses : la pro-activité est plus présente dans la montée en compétence car elle dépend beaucoup moins de l'informel.

Elle demande donc plus de rigueur et d'énergie dans une période où nous en avons finalement moins. Tout simplement car nous sommes en cours d'adaptation et de changements réguliers face à une incertitude constante (oxymore bonjour ^^).

Egalement, les moments entre collègues sont si rares qu'ils deviennent précieux . Si rares qu'ils seront plus orientés et focus solution. On perd en spontanéité et en caractère informel. Et parfois comme cela que les décisions se prenaient et que les tests se faisaient...

Les rituels d'équipes sont également à repenser et la formation aux processus également. Les processus d'une société sont souvent écrits, pour autant nous les retenions plus facilement en observant notre collègue ou en répétant avec lui la manipulation. Désormais, nous perdons en mimétisme et donc en transmission des savoir-faire. Chacun.e, y va de sa personnalité et de son feeling.

Alors comment garantir sa montée en compétence et faire en sorte qu'il puisse sortir de sa zone de confort ?

Et ces rituels, souvent corroborés de management visuel kinesthésique, sont eux aussi dénaturés. L'information retenue issue d'un management visuel digital ne l'est plus autant que sur un management visuel kinesthésique. Les sens sollicités sont en nombre inférieur.

Alors que faire ?

Je n'ai pas d'avis tranché sur ces sujets tout comme je n'ai pas de solution miracle. Je n'ai pas de réponses à ces questions qui nous taraudent toutes et tous. Il s'agit d'un constat de ce que nous vivons actuellement. Des tests sont actuellement en cours.

Ce que j'observe c'est que les salariés iront moins dans des espaces d'échange informel dédiés à cela, alors que leur proposer un temps informel lors d'une réunion de travail ou d'un moment cadré pour autre chose leur permettra plus facilement de créer/re-créer du lien et cadre de liberté d'expression qui demande moins de pro-activité et d'énergie que d'aller volontairement dans un cadre dédié à cela.

Actuellement, j'invite les équipes que j'accompagne à créer des espaces d'échanges et également d'ajouter un temps plus informel dans des réunion cadrées afin de retrouver les discussions au détour d'un couloir ou de groupes lors d'une event par exemple.

L'idée est de retrouver un plus juste équilibre entre le cadre actif et le cadre passif et de continuer à observer ce qui se passe.

Egalement, je propose de revenir à l'action plus qu'à la réflexion. Nous sommes dans un contexte qui nous pousse déjà tellement à la réflexion et nous emmène parfois à l'inaction. C'est en faisant qu'on retrouvera du sens et de l'envie.

Tout en garantissant des temps d'échange qualitatif et d'autres beaucoup plus informels !

"L'observation recueille les faits, la réflexion les combine, l'expérience vérifie le résultat de la combinaison"

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